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26 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. Vm Cl. 77. ABSENCE DE LA RACE BARBE. Nous avons eu le regret de constater dans notre exposition nationale l’absence de la race barbe, qui cependant est une des ressources de notre cavalerie légère. Le cheval barbe est un dérivé du cheval arabe pur, laissé en Algérie par les invasions sarrasines. Il a été longtemps en honneur parmi les tribus arabes et dans les montagnes de la Kabylie, toujours disposées à faire parler la poudre. Le cheval était un instrument de guerre et comme tel on le ménageait, on le soignait, car la guerre ne prenait fin que pour recommencer. Le cheval arabe faisait partie de la famille. Avec la paix et la soumission, le cheval est devenu moins nécessaire. Les chemins de fer algériens achèvent de lui enlever sa dernière fonction et de l’expulser du douar. Cependant le cheval barbe, sobre, endurant, courageux, est un admirable cheval de guerre. En Crimée, en Italie, dans la désastreuse campagne de 1870, il a toujours prouvé qu’il n’avait pas son pareil comme cheval de cavalerie légère. Nous avons à le conserver'un intérêt d’autant plus grand que, dans notre pays, à mesure que les progrès hippiques se réaliseront, nos diverses races, qui nous fournissent aujourd’hui nos chevaux de cavalerie légère, se rapprocheront du type du cheval de cava lerie de ligne. L’objectif principal du producteur sera toujours le commerce et non la remonte. Dès lors, les races en progrès tendront toujours, avec une irrésistible attraction, vers la taille et le volume réclamés par le commerce. Le cheval de cavalerie légère est donc condamné, par la force même des choses, à ne se trouver chez nous, à une heure donnée, qu a l’état d’exception. La conséquence logique de cette situation, n’est-ce pas la néces sité s’imposant à nos gouvernants de conserver, en Algérie, cette excellente race de cavalerie légère, qui diminue à vue d’œil, en attendant qu’elle disparaisse?