10“ EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. m. Cl. 17. MOBILIER. SECTION FRANÇAISE. Jamais à aucune époque on ne fit plus de recherches sérieuses pour reconstituer ces œuvres industrielles ou artistiques qu’un en gouement peut-être un peu excessif a mises à la mode depuis un quart de siècle. C’est à ce grand travail de rénovation que l’on doit l’union de l’art et de l’industrie, telle qu’elle apparaissait à l’Ex position de 1878, dans les galeries du mobilier, aussi bien en France que dans les sections étrangères. Ce réveil de l’art industriel a introduit dans certaines profes sions l’esprit d’observation et des connaissances artistiques beaucoup plus étendues que ne le comportait autrefois la pratique restreinte du métier. Faut-il se féliciter de cet agrandissement du domaine de l’in dustrie? Oui, si le goût et l’agencement des produits créés ont suivi la marche indiquée par les besoins nouveaux; si les progrès apportés dans la fabrication des objets ont pu leur donner l’élé gance des formes, réunie aux nécessités de leur destination. Oui encore, si la connaissance des styles a su faire disparaître le faux luxe en épurant le goût dans les choses usuelles. Malheureusement, il n’en est pas toujours ainsi, et nous devons encore reconnaître la justesse de ce que disait Mérimée dans son rapport sur l’Exposition de 1862 : «Aujourd’hui plus que jamais l’originalité est chose rare. On reproche avec raison une grande stérilité de conception aux architectes, aux peintres, aux sculpteurs, à tous les artistes de l’époque moderne, et ce défaut se trouve non moins marqué dans les applications de l’art à l’indus trie. La tête souffre, les membres doivent souffrir. En revanche, le talent d’imiter est partout en progrès aujourd’hui. » Voilà pour l’invention. Quant à l’application, au rationalisme des choses eu égard à