u EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. m. remarqué en quel honneur est tenu l’art du xvi" siècle, et si nous — pénétrons dans les hôtels qui environnent l’arc de Triomphe et le parc Monceau, nous y voyons revivre les plafonds a caissons, les lambris et les meubles en bois massif, les escaliers à balustres et à colonnettes. Les crédences et les dressoirs sont inspirés de la Kenaissance, et les grandes cheminées monumentales en chêne et en noyer font l’ornement des salles à manger. La tendance artistique que nous constatons étant une des plus favorables au développement des qualités maîtresses du génie français, nous devons rechercher les moyens à employer pour être en possession d’un style vraiment national et qui, tout en se soumettant aux lois du confort , devra donner satisfaction au sen timent d’élégance, aussi bien dans la forme la plus simple que dans la forme la plus riche ; car, il ne faut pas se le dissimuler, nos fabricants ont fait de beaux meubles, mais ces meubles sont loin d’être à la portée des bourses modestes et même des bourses moyennes. Cependant un art n’est vraiment national que s’il peut apposer son cachet sur les objets les plus usuels. Voyez les Grecs, nos maîtres en tant de choses; n’ont-ils pas donné aux objets les plus modestes de leur production usuelle le style et la distinction? 11 y avait chez eux des choses communes; il n’y en avait pas de banales; et quelle chose plus haïssable que la banalité en art? Pour atteindre notre but, le fabricant devra donc chercher dans le meuble: i° La forme, qui devra donner satisfaction au besoin à satisfaire; a 1 ’ L’ossature, qui devra être différente suivant la nature de la matière à employer; 3° L’ornementation, qui sera simple ou recherchée, selon le milieu dans lequel sera placé l’objet à créer, mais en se donnant pour loi de ne jamais détruire par l’ornementation les lignes de l’ossature. Les meubles que nous avons admirés dans la galerie française remplissaient-ils ces conditions? Hélas ! il faut bien reconnaître que non. Le dessinateur ne sait pas toujours faire simple; il se laisse