Gr. IH. a. 21. QUATRIÈME PARTIE. VELOURS. Le velours a pris une si grande place dans l’emploi des tissus pour ameublements qu’il nous paraît nécessaire de réunir tous les genres qui ont été fabriqués sous des noms différents. Avant l’introduction des étoffes mélangées, on ne connaissait que deux espèces de velours : i° Ceux en soie connus sous le nom de Venise et de Gênes; 2° Ceux en laine appelés pannes, tripes, peluches et velours d’Utrecht. Depuis cette introduction, on a fabriqué à Paris, à Nîmes et à Roubaix des velours de fantaisie faits avec des chaînes schappes, des chaînes laine ou des chaînes mélangées de ces deux matières, dont les prix de revient sont bien inférieurs à ceux en chaîne tout soie. Dans ces différents genres, les fonds sont variés : des satins, des sergés, des armurés de toute espèce, des côtelés en long genres reps et Gobelins, des côtelés en travers genre popeline. Rien d’étonnant qu’avec le développement donné au luxe des appartements par la nouveauté des tissus mélangés, la fabrication des velours façonnés ait attiré l’attention des industriels. Les velours sont une étoffe douce et précieuse, agréable au toucher, qui a pris naissance dans les Indes et remonte au temps les plus reculés ; ils se répandirent rapidement sous les premiers empereurs romains, qui introduisirent en Europe le luxe asia tique. Venise et Gênes sont les premières villes d’Italie qui aient eu au xii c siècle une grande réputation dans la fabrication des velours à grands ramages. Au moment de la splendeur de ces deux républiques aristocra-