EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. II. Cl. 9. CHAPITRE VI. IMPRESSION DES LIVRES À PARIS. La plupart des visiteurs, en parcourant de l’œil les nombreux livres enfermés dans les vitrines des imprimeurs de Paris, étaient frappés de la manière dont ils étaient tous également bien parés et bien présentés. Les bibliophiles seuls, examinant de plus près, pouvaient apprécier les qualités ou les imperfections de certains détails. Ils pouvaient constater l’élévation, qui est réelle, de la moyenne des productions, la présence de beaucoup d’ouvrages bien exécutés, mais en même temps l’absence presque totale de chefs-d’œuvre atteignant la perfection. Dans ces conditions, notre mission ne nous semble pas devoir se borner à cataloguer, les unes après les autres, comme on le fait assez généralement, les œuvres ainsi produites, en indiquant exactement leur titre, leur format et leur couleur. Nous pensons qu’il est plus intéressant d’exposer quelle est la situation actuelle de l’industrie, et à quelles causes il faut attribuer les difficultés contre lesquelles l’industriel a trop souvent à lutter. La différence des milieux dans lesquels se fabriquent les livres est complète entre Paris et la province. A Paris, la présence de tous les grands éditeurs a permis jus qu’à présent à beaucoup d’imprimeries, dont quelques-unes sont très importantes, de vivre presque exclusivement avec les travaux qu’elle leur procure, sinon de prospérer. L’éditeur livre le papier nécessaire à son ouvrage. Il le fait composer et tirer chez un imprimeur, souvent à un petit nombre d’abord, fait prendre les empreintes, et, pour une différence de prix parfois insignifiante, fait faire sur clichés, dans une autre imprimerie, les tirages des éditions ultérieures. Les imprimeries importantes, qui doivent posséder un capital considérable en caractères de toute nature, se trouvent par ce fait