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20 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. II. tions. Elle n’avait plus à présenter au public un chef-d’œuvre comme, en 1855, son Imitation de Jésus-Christ, et, en 1862, ses Oïl 0 F Saints Evangiles; mais son exposition offrait un ensemble parfait. On n’y rencontrait qu’un seul ouvrage de luxe nouveau : les OEuvres complètes de Molière, 5 volumes grand in-8°, remarquables par la netteté du caractère, la pureté de l’impression, la beauté du papier et une correction irréprochable. La situation de notre grande imprimerie officielle, par suite des tendances et des aspirations de l’époque, est des plus délicates. Elle ne saurait être, comme la fabrique des papiers de l’Etat en Russie ou l’imprimerie du gouvernement au Japon, l’instrument accepté et jamais discuté d’un pouvoir absolu. Reconstituée dans les dernières années de la Révolution, et plus tard organisée, par une série d’Ordonnances, pour être la grande manufacture des impressions de nos administrations publiques, elle a été, depuis sa reconstitution, l’objet de critiques jamais satisfaites et toujours renouvelées. Le vœu de l’industrie privée, que nous ne saurions ne pas exprimer ici, serait que l’Etat cessât de faire lui-même ses impressions administratives, et que l’Imprimerie nationale redevint ce qu’elle était sous Louis XIII, un établissement en quelque sorte scientifique, un conservatoire et un musée de l’art typographique. Telle qu’elle est, cependant, l’Imprimerie nationale est notre plus bel établissement typographique. Elle a pu s’attacher par ses institutions de retraite et de prévoyance un personnel d’élite. Quant aux réformes que l’on voudrait y voir introduire, il serait prudent, avant de toucher à ce qui est, d’avoir un plan bien arrêté pour substituer les innovations au résultat de plusieurs siècles de travail et d’étude. Il faudrait maintenir ce que l’Im primerie nationale a de bon et trouver le moyen de conserver à la France, sans faire de nouveaux sacrifices, un établissement qui puisse tout à la fois, comme on le désire et comme l’Impri merie nationale essaye de le faire, être notre arsenal typogra phique le plus complet, l’agent discret et fidèle du Gouvernement, et par-dessus tout le conservateur des saines traditions du goût, de l’élégance et de la correction qui ont fait la réputation de la vieille typographie française.