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10 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr^ii. Nous aurons pu, dans ce grand tournoi plutôt national qu’in- Cl 9 ,ornat > ona E constater notre puissance et notre vitalité. Cette satis faction a pu suffire à beaucoup d’entre nous, après les années qui venaient de s’écouler, mais personne ne s’est fait illusion sur l’im possibilité déjuger utilement les industriels étrangers et les pro grès considérables qu’ils ont accomplis depuis 1867. L’importance de l’exposition de la classe 9 en Angleterre, aux Etats-Unis, en Autriche, en Belgique, ne correspondait pas à l'im portance des industries touchant à l’imprimerie et à la librairie dans ces différents pays. Quant à l’Allemagne, elle n’exposait pas. Son abstention était une véritable lacune. Les Allemands cul tivent avec amour l’art de Gultenberg et celui de Senefelder : nous avions beaucoup à apprendre en étudiant leurs procédés et leur manière de faire, si différents des nôtres. Il eût été intéressant pour nous de mesurer leurs progrès depuis 1867, a ^ ors c ) ue ^ es Giesecke et Devrient, les Brockhaus, les Hallberger et tant d’autres entraient en lice avec nous sur ce même Champ de Mars, et expo saient à nos yeux des travaux remarquables, dont nous estimions, sinon toujours le goût, du moins l’irréprochable exécution. Les imprimeurs allemands ont été unanimes à regretter la mesure prise par leur gouvernement, et dès que l’autorisation fut donnée, au commencement de 1878, aux artistes d’exposer à Paris, des démarches furent faites pour obtenir qu’une place fût aussi accordée aux arts graphiques. Cette demande tardive ne put malheureusement être agréée. Les préoccupations politiques qui absorbaient l’attention pu blique dans l’Europe entière, pendant les années 1877 et 1878, ne permettaient pas à ceux qui étaient conviés à ce grand tournoi international de s’y préparer paisiblement. D’autre part, aux Etats-Unis, l’élection du président dirigeait les esprits vers un autre ordre d’idées; ce n’est qu’à la fin de 1877 que le congrès de Washington, répondant au vœu du nouveau président, vota les fonds nécessaires pour subvenir aux frais généraux de l’exposition américaine. A Paris, l’agitation politique fut compliquée de la grève des ouvriers compositeurs. Cette grève désastreuse, qui dura plus de deux mois et coûta a5o,ooo francs aux ouvriers typo-