IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE. 9 Gr. H. Cl. 9. CHAPITRE PREMIER. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L’EXPOSITION. Faire vite et faire grand, telle semble être la devise de notre époque. L’exécution s’en ressent un peu, il faut le reconnaître, et les arts graphiques en particulier s’accommodent mal de la nouvelle manière d’agir. Plus que les autres, ils auraient besoin de prendre le temps pour premier auxiliaire. Afin de se plier aux exigences nouvelles, l’imprimerie et la li thographie ont réalisé des merveilles de vitesse; mais les œuvres qu’elles ont ainsi produites ne souffrent pas une analyse trop minutieuse. Un journal peut et même doit se faire vite et à peu près bien, mais un beau livre ne supporte pas l’à peu près. Pour créer une œuvre irréprochable, il faut du temps, beaucoup de temps, et, en France particulièrement, on ne sacrifie pas assez à cette condition indispensable. Nous nous maintenons dans l’actualité, il est vrai, et nous suppléons souvent par le goût à l’exécution; mais nos voisins, les Allemands, qui sont plus lents et moins pressés, nous reprochent, quelquefois avec raison, de ne pas savoir finir. L’Exposition de 1878 aura eu, en ce qui concerne nos in dustries, ce grand défaut de n’avoir été qu’une vaste et belle con ception, mais incomplètement préparée, hâtivement exécutée et qui n’a laissé derrière elle qu’une demi-satisfaction et des résultats éphémères. La dispersion sur un immense espace de tout ce qui intéressait les arts graphiques a été regrettable. L’exposition de l’imprimerie française avait seule une certaine cohésion. Mais sa disposition en un labyrinthe peu attrayant était mal faite pour fixer l’attention et retenir les visiteurs. Quant aux expositions de l’imprimerie étran gère, presque toujours reléguées dans quelque coin des pavillons nationaux, leur recherche était un véritable travail, et il ne fallait point songer à les comparer entre elles, à cause des grandes dis tances qui les séparaient.