74 EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. Gr. vu. tivait cette céréale sur de grandes surfaces. On sait que les Vols- ci 69 ^ UeS et ^ es ^Robroges envoyèrent des secours en grains à Annibal lorsqu’il franchit les Alpes. Enfin, on ne peut oublier que Pompée, maître de la Sardaigne, de la Corse et de la Sicile, n’eut besoin, pour faire naître la famine en Italie, que d’arrêter les expéditions de blé qu’elle attendait avec anxiété des côtes africaines. Depuis ces temps, la culture du blé a fait partout des progrès considérables, et, de nos jours, il n’est aucune contrée qui ne cherche à posséder les variétés les plus productives, les plus remar quables et les plus propres à son climat. La France est le pays où cette culture a fait le plus de progrès depuis deux siècles. Ainsi, en 1700, d’après Vauban, on cultivait 20 ares de blé par habi tant; en 1876, bien que la population fût considérablement aug mentée, elle ne dépassait pas 19 ares. Ces résultats autoriseraient à croire que chaque habitant a moins de blé aujourd’hui qu’il y a cent quatre-vingts ans. Heureusement il n’en est pas ainsi. Les 20 ares qui produisaient sous Louis XIV 15o litres de froment, en fournissent aujourd’hui 3oo litres. Cet accroissement répond aux progrès de l’agriculture, et il explique aussi les changements que l’on est heureux de constater dans la nourriture de la popula tion, changements qui ont eu leur influence sur les progrès de la civilisation. Ainsi, en 1700, chaque habitant ne consommait an nuellement que 118 litres de blé sur les Ô70 litres de grains qui lui étaient alors nécessaires; aujourd’hui la quantité sur laquelle chaque individu peut compter s’élève à 2 5o litres. Ce remarquable progrès atteste combien ont été efficaces les efforts de ceux qui se sont occupés depuis près d’un siècle de doter l’agriculture de nouvelles variétés de froment. Au xvi e siècle, on ne connaissait qu’une quinzaine de variétés, sur lesquelles six avaient été cultivées par les Romains. Aujourd’hui le nombre des variétés connues dépasse deux cents. Toutes ces variétés ne sont pas cultivées dans les mêmes ré gions. Ainsi, dans les contrées septentrionales de l’Europe, dans l’Australie et quelques parties tempérées de l’Espagne, du Portu gal, de l’Italie et de l’Afrique, on s’attache de préférence aux va riétés à grains blancs ou rouge doré, à cassure amylacée et à paille