V AUX MONTAGNES ROCHEUSES 25 et d'autre productions volcaniques. On les a surnommés Serpents, parce que, dans leur indigence, ils sont ré duits comme ces reptiles à fouiller la terre fet à se nourrir de racines. Quelques bandes de chasseurs se y rendent parfois à l'est des montagnes à la chasse des buffles , et dans la saison où le poisson remonte , ils des cendent sur les bords de la Uimére-aux-Saunions et de ses tiibutaires pour faire leurs provisions d'hiver. Ils sont assez bien pourvus de chevaux. Au rendez-vous ils liront leur parade pour saluer les blancs qui s'y trouvaient. Trois cents de leurs guerriers se rendirent en ordre et au grand galop an milieu de notre camp. Iis étaient hi deusement barbouillés, armés de leurs massues, et tout couverts de plumes, de perles, de queues de loups, de dents et de griffes d'animaux , bizarres ornements, dont chacun s’était paré selon son caprice. Ceux qui avaient reçu des blessures dans les batailles, et ceux qui avaient tué des ennemis de leur tribu, montraient avec ostenta tion leurs cicatrices et faisaient flotter, au bout de perches en forme d’étendards, les chevelures qu'ils avait ni enlevées. Après avoir fait plusieurs fois le tour du camp, en poussant par intervalles des cris de joie, ils descendirent de cheval et vinrent donner la main à tous les blancs en signe d’amitié. Les principaux chefs, au nombre d’environ trente, m’invitèrent à un conseil. Comme parmi les Sheyennes, il fallut aussi passer par toutes les cérémonies du calu met. Le chef lit d’abord un petit cercle sur la terre, y plaça un petit morceau brûlant de fiente sèche de vache, et y alluma son calumet. 11 offrit ensuite la pipe au Grand Esprit, au soleil, à la terre et aux quatre points cardinaux. Les antres observaient tous le plus profond silence et restaient assis immobiles comme des statues Le calumet passa de main en main, et je remarquai . que chacun avait une manière différente de s’en saisir. L’un tournait le calumet avant de mettre le manche à la 3