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qu’une grosse racine centrale , pénétrant à dix ou douze pieds , et d’autres plus minces qui s’étendent à l’entour. Après dix jours de navigation, j’arrivai à West-Port , petite ville frontière du territoire des sauvages , d’où je devais me mettre en route pour les Montagnes. Le 30 avril, je partis de West-Port avec l'expédi tion annuelle de la Compagnie américaine des pel leteries, qui se rendaient à la Rivière-P'erte, l’une des fourches du Rio-Colarado. Jusqu’au 17 mai, nous nous dirigeâmes vers l’ouest, traversant des plaines immen ses , dépouillées d’arbres et d’arbrisseaux, excepté sur les petites rivières , et entrecoupées de profonds ravins, où nos voyageurs se servaient d’une cordelle pour des cendre et monter les charrettes. Les chaleurs de l’été commençaient déjà à se faire sentir ; le temps cepen dant était favorable ; souvent le matin le thermomètre ne se trouvait qu’à 27 degrés, mais il s’élevait jusqu’à 90 vers midi. Les vents frais qui régnent sans cesse dans ces vastes plaines rendent les chaleurs supportables. Le gibier était rare; mon chasseur cependant fournit ma tente assez abondamment de canards, de bécas sines, de faisans, grues, pigeons , blaireaux, cerfs et cabris. Les seuls hommes que j’aie rencontrés pendant les premiers jours, étaient quelques sauvages Kants, qui se rendaient à West-Port pour y vendre leurs pel leteries. Ils résident sur le Lamas ou rivière des Kants. Leur territoire commence à soixante milles à l’ouest de l’Etat Missouri, et leurs villages en sont à la distance de quatre-vingts milles Leur langue, leurs mœurs et habitudes sont les mêmes que chez les Osages. En paix et en guerre, ces deux nations unissent leurs intérêts et n’en forment pour ainsi dire qu’une seule d’environ dix-sept cents âmes. Ils vivent dans des villages et placent pêle-mêle et sans ordre leurs huttes construites d’é corces, comme les wigwans des Pottowatomies, ou de joncs, comme celles des Osages, ou en terre, comme