— 3 9 — le bien des panures & courans les bénéfices., que* s’ils paffoient aux Indes & dans les païs infidelles y pourraient profiter & pour eux &pourautruy, mais ilya toufiours ce mais, nous ne voulons rien endurer, fuyons le martyre & prenons des excufes qu’il y a affez à trauailler icy où la vanité & le vice a pris tel pied qu’il femble incorrigible & fe va dilatant comme une mauuaife racine. Il y réitérait toufiours allez d’ouuriers neantmoins quand la moitié de tous les Religieux&des Preltresfeculiersferoientenuoiezpref- cher lafoy aux Gentils, qui manquent de ce que nous auons de trop icy, mais il faudrait que celte esleétion fe fift des plus vertueux, pour || qu’un aueugle con- 26 duit par un autre aueugle ne tombent tous deux dans le foffé. Nos Religieux de Kebec,ayans tout leur petit faiét difpofé dans l’habitation, aduiferent aux moyens de profiter non feulement aux François, aufquels ils feruoient des-ia de Chappelains, Curez & Religieux, leur conferans tous les Sacremens, mais principalle- ment aux Saunages, pour le falut & conuerfion def- quels ils s’elloient particulièrement acheminez enleur pais. Le P. Dolbeau toufiours plein de zele, prit le pre mier l’effor pour les Montagnais, car il ne pouuoit viure fans exercer la charité laquelle Dieu auoit in- fufé dans fon ame. Il partit le fécond iourde Décem bre pour y cabaner, apprendre leur langue, les cate- chifer & courir les bois auec eux, mais'ayans par la grâce de Dieu furmonté toutes les autres difficultés qui fe rencontrent en femblables occafions, la fumée