— 5i3 — culieres qui luy eftoient furuenuës. A la fin le Te Deum fut chanté en action de grâces, & deux coups de canon tirés, & quelque* moufquetades. Touteftant acheué, il fut queftion de donner ordre pour le feftin des Canadiens, mais auparauant, le P. lofeph affidé du P. Lallemant, du fieur de Cham- plain & de quelques autres François, leur voulant donner la réfection fpirituelle de l’ame, car s’eftant tranfportez en une grande placeoù tout lepeupleeftoit là affemblé, il leur fifi une exhortation, en langue || Canadienne, par laquelle il leur fifi entendre cequi 55 g eftoitdu S. Baptefme&de fa neceffité & la principale raifon pour laquelle nous nous eftions acheminez en leur pais, qui eftoitpour les inftruire en nofire Reli gion , leur apprendre à feruir Dieu & gaigner le Pa radis. Plus il leur demanda s’ils vouloient pas eflre inftruifls, & nous donner de leurs enfans, pourefire esleuez en nofireConuent aux chofes de la foy, comme défia on leur en auoit beaucoup de fois prié, & auoient toufiours différé d’en donner, & qu’il lesprioit de luy dire à prefent leur volonté. Puis s’addreffant aux Capitaines, il leur dit : c’eft principalement vous autres qui deuriez prendre foin de vous faire inftruire & enfeigner, afin que vos enfans & les autres Sauuages fiffent de mefme & enfuiuif- fent voftre exemple. le vous fupplie donc d’y auifer & me faire fçauoir voftre deliberation, car en une affaire ou* il va de voftre falut, il n’y faut point de remife. Les R.R. P.P. lefuites font icy venus nous féconder & trauailler pour le mefme effeét, ce qui vous doit grandement confoler, carauec l’inftruétion fpirituelle,