Du Dégatif au Bromure d’Hrgent I l est une observation que bien des photographes ont dû faire : c’est que, si on laisse quelque temps le développateur pyrogal lique dans une bouteille ouverte, il se colore en brun; il absorbe l’oxygène de l’air, et donne avec lui un produit oxydé, fortement coloré et insoluble. On se rappellera aussi un autre fait que j’ai pris comme base de mes recherches : pour renforcer un négatif achevé, on le blanchit d’abord en formant du chlorure d’argent à l’aide de bichlo- rure de mercure ou de bromure de cuivre. L’argent métallique est alors remplacé par du chlorure d’argent. Mais ce blanchiment ne réussit pas toujours parfaitement. Quelquefois la plaque devient si blanche que l’on n’en voit plus rien; de temps en temps, il reste une image brune que l’on ne peut pas faire disparaître, même en faisant agir longtemps le procédé de blanchiment. J’ai pu reconnaître que cette coloration persistante n’était pas occa sionnée par l’argent et qu’elle provenait de l’oxydation du développa teur. Avec des plaques développées à l’hydroquinone, on ne remar quera pas cela, parce que l’hydroquinone ne produit pas de matière oxydante insoluble et fortement colorée. Cela peut arriver, au con traire, d’une façon très accusée dans certaines plaques, parce que, par l’oxydation, on obtient une couleur bien connue : le brun de Bismarck. Starnes avait avancé, en 1894, que ce négatif fixé ne se composait pas seulement d’argent métallique, mais en partie de ses produits développants (British Journal, p. 291). Il établit cette hypothèse pour expliquer pourquoi des plaques qui contiennent peu de bromure d’argent peuvent produire un négatif plus intense que des plaques plus riches en argent. Gædicke a prouvé plus tard que ce fait était simplement occasionné par une plus ou moins grande maturité de l’émulsion ; des émulsions peu mûries donnent une image plus intense ou plus opaque que les émulsions très mûries. L’opinion de Starnes n’est alors pas fondée, et