— 147 — Psychographie. — Il y a une dizaine d’années, un savant dont le nom m’échappe, avait hardiment soutenu que l’œil humain garde d’une manière indélébile l’image du dernier objet qui frappe la rétine au moment où la vie s’échappe du corps. Sur cette étrange affirma tion dont le contrôle n’était pas possible, d’autres savants ont établi tout un système de vérification posthume, en déclarant que le visage d’un assassin devait naturellement être reflété dans l’œil de la victime et que, par conséquent, l’identification du coupable serait chose possible le jour où on trouverait moyen de reproduire l’image latente emprisonnée dans l’organe visuel du mort. Je ne sache pas que la question ait fait un pas depuis lors; mais voici qu’un de nos amateurs viennois, M. René Bertin, s’occupe sérieusement de répéter les essais que M. Ingles Rogers a récemment entrepris en Angleterre. Voici en quoi consistent ces essais : L’opérateur commence par regarder atten tivement une pièce de monnaie pendant une minute. Puis il passe dans le laboratoire obscur, prend une plaque sensible, la pose devant lui, à cinquante centimètres de ses yeux et regarde avec fixité la plaque pendant trois quarts d’heure(!). Après cette longue et pénible contem plation, on développe et on aperçoit alors un anneau dont le diamètre correspond à celui de la monnaie. M. Rogers, peu satisfait de ce pre mier essai, car l’image n’offrait aucune des inscriptions de la pièce, répéta l’expérience avec un timbre-poste et cette fois le résultat fut différent. La plaque était plus grande que pour la monnaie et l’expo sition, c’est-à-dire la durée du regard, fut réduite à vingt minutes. Au développement on trouva les deux yeux avec leur écartement normal, mais dans chaque globe même, une sorte de voile dans lequel avec un peu de bonne volonté, on pouvait retrouver l’image vague du timbre-poste. J’ai vainement demandé à voir les clichés de ces curieuses expé riences. Aussi, quoique l’opérateur viennois me soit personnellement connu, je me méfie de la photographie et j’attendrai que le phénomène ait été reproduit par l’un ou l’autre des spécialistes de l’école Roentgen. Terminologie nouvelle. Désignation future des images cathodiques. — Comme l'étude des rayons Roentgen aboutira pro bablement à une connaissance plus intime des causes et des effets de la radiation cathodique, on s’occupe déjà de donner un nom aux épreuves obtenues au moyen de la méthode du professeur de Würz bourg. Dans une des nombreuses conférences qui sont tenues jour nellement et qui sont accompagnées d'expériences Roentgen, on a proposé divers termes bizarres parmi lesquels je révélerai les suivants : roentographie, skiagraphie, radiographie, électrographie, fluoresco-