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VOYAGE AUX SOURCES ü(> 1). Luiz de Mascarenhas, comte de Sarzedas, ne mit l’ordonnance à exécution qu’au mois de juillet 1759, et il donna à la nouvelle ville le nom de Villa Boa de Goyaz, en mémoire de Bueno , qui en avait été le fondateur (1). Un décret, rendu par le roi Jean VI, le 18 septembre 1818 (2), éleva au rang de cité {cidade') la capitale de la province; mais, au lieu de l’appeler Cidade Boa, ce qui eût été natu rel, on lui donna le nom de Cidade de Goyaz , qui a l’extrême inconvénient d’être la répétition de celui de tout le pays, et semble imaginé pour faire oublier un homme dont l’intrépide persévérance avait ajouté à la monarchie portugaise une province plus grande que la France et qu’on avait laissé mourir dans l’indigence (5). (1) Caz., Cor., I, 333. — Piz., Hem. hist., IX, 152 et suiv.— Pohl, Reise, 1, 332. (2) J’emprunte cette date à Pizarro, nécessairement mieux instruit que le docteur Pohl, et qui, d'ailleurs, met, dans sou indication, une précision plus grande. (3) Bartholomeu Bueno, qui avait possédé d’immenses richesses, ne sut point les conserver, et abandonna même à son fils les divers péages qui lui avaient été accordés pour sa récompense. Quand il fut devenu pauvre, le gouverneur de S. Paul vint à son secours et lui donna 1 ar- robe d’or sur le trésor royal ; mais ce don ne fut point confirmé par le roi, et, pour pouvoir rendre ce qu’il avait reçu, Bueno fut obligé de mettre à l’encan sa maison, ses esclaves et les bijoux de sa femme (Pohl, Reise, 1,332).— M. le général Raimundo José da Cunha Mattos raconte que, au passage du Rio Corumbà, près le village de Santa Cruz, il fut reçu, en 1823, par les arrière-petits-enfants de Bartholomeu Bueno, deux jeunes personnes dont il fait un graud éloge, et un jeune homme de 17 ans qui n’avait point reçu d’éducation, mais se comportait honnête ment , sans oublier son origine. Cette famille habitait une pauvre mai sonnette mal meublée et était à peu près réduite à l’indigence. « Quelle « fut ma douleur, dit Mattos, en voyant le prince de la noblesse goya- « naise forcé de se livrer à des travaux manuels, et ses sœurs condam- « nées à toutes les privalions... Tel est le sort des descendants du grand