Entre Ouro Fino et Pouso Novo, la route, qui traverse des bois, est en très-mauvais état, et doit devenir totalement impraticable dans la saison des pluies. On ne répare point les chemins; ils doivent être nécessairement moins bons dans le voisinage des villes, parce que là ils sont plus fré quentés. Étant arrivés de très-bonne heure à Pouso Novo, je pro fitai du temps qui me restait pour faire une longue herbo risation; et, continuant à suivre le chemin de Villa Boa, j’arrivai à un petit hameau qui se compose d’une chapelle et de quelques maisons à demi ruinées. Ce hameau porte le nom de Ferreiro (serrurier) (1), et est célèbre dans l’histoire de Goyaz, parce que les Paulistes qui découvrirent le pays formèrent en cet endroit leur pre mier établissement. Les colons qui s’y étaient d’abord fixés se retirèrent bientôt pour aller chercher fortune ailleurs ; un serrurier, compagnon de ces aventuriers, ne voulut point suivre leur exemple, et on donna au village le nom de sa profession (2). José Marianne arriva de Villa Boa enchanté de l’accueil que lui avait fait le colonel Francisco Leite, auquel j’étais recommandé. Le colonel l’avait chargé de me dire qu’il ne fallait pas que j’arrivasse à la ville avant le lendemain au soir, parce qu’il voulait avoir le temps de me chercher une maison ; il avait ajouté que je devais descendre au palais du (1) Da Cunha Mattos dit que les villages d’Ouro Fino et de Ferreiro ont perdu leur importance depuis que les caravanes passent par le che min appelé Picada do Correio de Goyaz (/tin., 11,87). Ils avaient certes bien peu de chose à perdre. (2) Je suis ici la version de Cazal de préférence à celle de Pizarro, qui, sur ce point, n’est pas parfaitement d’accord avec lui-même.