Volltext Seite (XML)
36 VOYAGE AUX SOURCES Le lendemain matin, nous nous remîmes en route, et, au bout de quelques instants, nous découvrîmes Meiaponte; ce qui prouva que j’étais fort loin de Corumbâ, puisqu’il y a, comme je l’ai dit, 5 legoas de distance du premier de ces villages au second, et, par conséquent, j’avais très-bien fait, la veille, de ne pas me mettre en route à l’approche de la nuit. Nous traversâmes un pays montagneux, et, descen dant toujours, nous arrivâmes à Corumbâ. Entre ce village et celui de Meiaponte, je marchai tou jours parallèlement aux Montes Pyreneos que j’avais à ma droite. Le pays est encore montagneux, mais plus boisé que celui où j’avais voyagé avant d’arriver à Corumbâ. Au mi lieu des pierres qui couvrent le sol, il n’offrait alors qu’une herbe desséchée, et nulle part on ne voyait une fleur; dans les bouquets de bois, beaucoup d’arbres avaient conservé leur feuillage, mais d’autres avaient presque entièrement perdu le leur; la terre était surtout jonchée des folioles délicates des Mimoses. Je marchai pendant quelque temps sur un plateau qui termine un morne élevé ; c’est là que la route de Bahia se réunit à celle de Minas et de Rio de Janeiro que je venais de suivre. La descente du morne est pavée, ce qui, dans ce pays, est une véritable merveille. Toute la journée nous avions descendu; la chaleur, surtout au bas du morne dont je viens de parler, fut plus forte que les jours précédents. Avant d’arriver à Meiaponte , j’envoyai José Marianno chez le curé du village, pour le prier de me procurer une maison inhabitée où je pusse m’établir; le curé lui en in diqua une qui était fort commode, et j’en pris possession. A peine installé, j’allai présenter mon passe-port royal {portaria) au commandant du village, dont j’aurai occasion