Marcellino me quitta dans ce village, me donnant pour toute raison qu’il ne voulait pas aller plus loin et m’avouant qu’il n’avait pas le moindre sujet de se plaindre de moi. J’accusais de son départ l’inconstance naturelle aux cama- radas; mais j’appris, par la suite, que l’état de sa santé lui en avait fait une nécessité. La sagesse n’est pas ce qui dis tingue cette classe d’hommes. Il y avait quatre jours que j’étais à Farinha Podre lors que José Marianno, qui s’ennuyait autant que moi, vou lut absolument partir, quoiqu’il ne fût pas encore entière ment rétabli. Dans un espace de 4 legoas de Farinha Podre à Guarda da Posse, où je fis halte, je ne rencontrai absolument per sonne et n’aperçus qu’une pauvre chaumière habitée par des Indiens. Le pays est ondulé, et, quoique la terre soit d’un rouge foncé, la végétation, contre l’ordinaire, se mon tre fort maigre. La poussière, par sa couleur, salit horri blement le linge et les habits. Les borrachudos conti nuaient à être très-incommodes. Le pequi ( Caryocar brasiliensis, ASH., Juss., Camb. ) croît dans presque tous les campos que je parcourais de puis longtemps; mais, nulle part, je ne l’avais trouvé en grande abondance : entre Farinha Podre et Guarda da Posse, il devient très-commun; en revanche, on n’aper çoit plus de Qualea. Je me rapprochais des contrées mé ridionales; la végétation commençait à offrir quelques dif férences. Guarda da Posse (la garde de la prise de possession) (1), (1) Il ne faut pas confondre ce heu avec le Silio da Poste dont j’ai