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de la côte, qui appartiennent également à la sous-race tupi (1), les Indios mansos de Vasconcellos. Je crois avoir fait remarquer ailleurs combien il est ex traordinaire que la langue tupi (lingoa gérai) ou ses diffé rents dialectes fussent parlés dans une immense étendue de côte, puis qu’avec des modifications cette langue s’é tendit, sous le nom de guarani, dans les missions de l’Uru guay, et enfin jusqu’au fond du haut Paraguay (2). Si l’on ne savait de quelle manière elle s’est introduite dans les aldeas du Rio das Velhas, on serait étonné de la retrouver jetée , pour ainsi dire , comme une espèce d’oasis à une très-grande distance, soit du littoral, soit du pays des Missions ; et ce qui, au premier abord , peut surprendre aussi, c’est qu’il y ait bien plus de différence entre le dialecte des aldeas et la langue du dictionnaire des Jé suites qu’entre ce même dialecte et celui que l’on parle à une énorme d’stance du Rio das Velhas, dans l’Aldea de S. Pedro dos Indios. Mais il faut se rappeler que le dictionnaire de la lingoa gérai a été composé dans le (1) Il ne faut pas oublier que le nom de tupi n’était réellement celui d’aucune nation, mais un sobriquet injurieux par lequel les Indiens sauvages, Tapuyas, désignaient ceux de la côte (Voyage dans le district des Diamants cl sur le littoral du Brésil, II, 292). Par le mot tupi, les Tapuyas prétendaient sans doute ridiculiser les adorateurs de tupan, c’est-à-dire, selon Vasconcellos, de V Excellence terrifiante. (2) Hervas dit qu’il n'y a pas plus de différence entre le tupi et le gua rani qu’entre le portugais et le castillan. Depuis le temps où il vivait, les deux dialectes indiens auront peut-être éprouvé de grands change ments ; mais, à l’aide du portugais, on peut, sans aucune peiuc, con verser avec les Espagnols, comme j’en ai fait moi -même l’épreuve pen dant plusieurs mois; et les deux Guaranis que j’avais emmenés avec moi des missions de l’Uruguay à Rio de Janeiro ne pouvaient pas com prendre un seul mot du tupi.