se conformait aux habitudes de son pays et n’était pas plus coupable que tant d’autres; il serait injuste d’adresser, pour des faits semblables, des reproches à tel ou tel indi vidu en particulier; ce sont les mœurs générales qu’il fau drait tâcher de réformer. Quoi qu’il en soit, les habitants de ce canton (1819) ne vont jamais à la messe; ils ne re çoivent point les sacrements quand ils sont malades; ils sont privés de toute espèce d’instruction religieuse et mo rale, et, s’ils ont conservé quelques idées de christianisme, ce ne peut être que par des traditions de famille que le temps aura certainement obscurcies (1). La niaiserie et le peu de politesse de ces infortunés ne doivent donc pas surprendre. S’ils communiquent de loin en loin avec quelques hommes, ce qui n’a lieu qu’au temps de la séche resse , ce sont ordinairement les conducteurs des cara vanes , leurs nègres et leurs grossiers serviteurs ( camara- das); rien ne réveille leur intelligence, rien ne ranime leurs sentiments moraux, rien, pour ainsi dire, ne les relie à la société humaine. Au delà de Riacho, les terres sont très-bonnes, les bou quets de bois ( capoes ) très-multipliés, et, à peu près à 1 lieue du Paranahyba, on entre dans une espèce de forêt qui s’étend jusqu’à la rivière présentant partout une végé tation très-vigoureuse. Beaucoup plus près de Riacho, je passai devant la Fa- zenda dos Casados ( les mariés ), d’où dépend un moulin à sucre. Autour de cette habitation sont groupées plusieurs maisons d’agregados qui donnent à ce lieu l’apparence (1) Il est bien évident que l’état de ehoses que je peins ici a dû chan ger, sous plusieurs rapports, depuis qu’on a construit une église à Ca- talào ou dans ses environs, et que ce village a été érigé en paroisse.