soustraire; mais c’est un véritable supplice d’avoir sogs les yeux , dans tous les instants de sa vie , un visage Iriste et refrogné, et d’entendre sans cesse des paroles dures , lors qu’on n’en adresse que de douces et d’honnêtes. A 4 legoas de Ribeirâo , nous fîmes halte au Sitio do Riacho ( la maisonnette du ruisseau ), composé de trois ou quatre chaumières qui appartenaient à des propriétaires différents. Le plus recommandable d’entre eux me reçut chez lui avec beaucoup de bonne volonté et m’abandonna la principale pièce de sa maison. Je passai un jour à Riacho pour laisser reposer mes mulets, et j’employai ce temps à herboriser et à mettre de l’ordre dans mes malles, qui étaient pour moi un musée, une bibliothèque et un ménage ambulants. Le canton où je me trouvais alors n’était pas éloigné de moins de 25 legoas de Santa Cruz; cependant il dépendait de cette paroisse , et, jusqu’au Paranahyba , qui forme la limite méridionale de cette dernière, comme celle de toute la province , il n’existait absolument aucune succursale. Autrefois le curé de Santa Cruz faisait, chaque année , le voyage du Paranahyba pour confesser les habitants du voisinage; mais il avait fini par se lasser de s’éloigner au tant de chez lui, et le curé de YAldea de Santa Anna, qui, dans les premiers temps, l’avait remplacé, s’était éloigné depuis deux ans (1). Le curé de Santa Cruz avait bien autre chose à faire qu’à songer à ses paroissiens; il s’occupait de commerce , passait pour s’y entendre parfaitement, et, lorsque je lui avais fait ma visite , il m’avait entretenu de son négoce comme d’une chose toute naturelle. Cet homme (1) Voyez le chapitre suivant.