suite je ne vis plus d’habitation jusqu’à l’endroit où je fis halte, le Sitio da Posse (maisonnette de la prise de posses sion ). Là il n’y avait qu’une misérable chaumière à demi dé couverte qu’habitait le propriétaire , et une autre presque détruite dont on avait fait une espèce de rancho. La séche resse était alors si grande , que , auprès de ce triste abri, nous enfoncions dans la poussière , et, à chaque instant, des cochons et des chevaux en faisaient voler des tourbil lons autour de nous. Le Sitio da Posse était occupé par un homme de Minas Geraes qui s’y était fixé tout récemment. J’avais déjà ren contré beaucoup de Geralistas (1) nouvellement établis dans la province de Goyaz. Ces hommes prétendaient qu’ils avaient quitté leur pays parce que toutes les terres y étaient prises; la vérité est que, en émigrant, ils avaient cherché à se soustraire aux poursuites de la justice ou à celles de leurs créanciers. Dans la journée qui suivit celle où nous couchâmes à Posse , nous ne vîmes , jusqu’à la halte , d’autre habita tion qu’une pauvre chaumière accompagnée d’un rancho. D’un morne assez élevé, nous découvrîmes une vue im mense; mais les vapeurs dont le ciel était chargé nous empêchaient de bien distinguer les objets. Comme je l’ai dit ailleurs (2), le ciel, depuis le 22 du mois d’août, avait perdu son brillant éclat ; un brouillard blanchâtre ôtait à l’atmosphère toute sa transparence , et, (1) Nom qu’en beaucoup d’endroits on donne aux habitants de la province de Minas Geraes. (2) Voyez le chapitre intitulé, Tableau général de la province de Goyaz, paragraphe Climat, salubrité.