DU RIO DE S. FRANCISCO. 13 ques-unes ont à leurs fenêtres des carreaux faits avec du talc aussi transparent que le verre (1). Des mineurs de l’aracatii furent, à ce qu’il parait, les premiers qui vinrent s’établir (1746) à Santa Luzia (2); ils y trouvèrent en abondance de l’or d’une très-belle couleur au titre de 25 carats et même davantage : bientôt il se forma, dans cet endroit , une réunion considérable d’habitants, et le village de Santa Luzia devint (4757) non-seulement le chef-lieu d’une paroisse, mais celui d’une des justices (jul- gados) de la comarca du sud. Les travaux des premiers co lons sont suffisamment attestés par les terrains bouleversés qu’on voit sur le bord des deux ruisseaux et tout autour du village. Cependant il arriva ici la même chose que dans une foule d’autres lieux. D’abord on tira de la terre tout l’or que l’on pouvait extraire sans peine ; mais les mineurs dissi paient sans prévoyance le résultat de leurs recherches, et lorsque des travaux plus considérables devinrent néces saires, lorsque l’on commença à éprouver le besoin d’eau et de machines, les fonds et les esclaves manquèrent à la fois : un grand nombre d’habitants s’éloignèrent, et leurs maisons aujourd’hui désertes tombent en ruines. A l’épo que de mon voyage, il n’y avait pas à Santa Luzia une seule personne qui s’occupât en grand du travail des mines, et c’est à peine si quatre à cinq nègres créoles allaient encore chercher des paillettes d’or dans les ruisseaux. Ces hommes en ramassent, au temps des pluies, pour environ 4 vinlens (95 5/4 cent.) par jour; mais, pendant la sécheresse, ils (1) Ce talc se trouve sur la paroisse de S. José, l’une de celles de la comarca du nord. (2) Pizarro et Polil s'accordent à indiquer le nommé Antonio Bueno de Azevedo comme le fondateur de Santa Luzia.