Un peu avant d’arriver aux Abrantes, je me trompai de chemin; mais heureusement j’aperçus un homme qui me remit, avec une extrême complaisance, dans la véritable route. Durant toute cette journée, qui fut de 4 legoas et demie, je ne rencontrai pas d’autre personne, et cependant je suivais le chemin le plus fréquenté de la province de Goyaz. Ce jour-là nous fîmes halte à une maison qui, comme toutes celles de ce pays, était en assez mauvais état, et qui portait le nom de Sitio da Forquilha (petite habitation de la fourche). Cette maison, près de laquelle je retrouvai le Rio Capivarhy, appartenait à des femmes blanches; elle ne se cachèrent point à notre aspect et furent beaucoup plus polies que celle de Furnas. Peu de temps après moi arrivèrent à Forquilha deux propriétaires aisés de Meiaponte qui se rendaient à Bom Fim pour assistera une fête qu’on était sur le point d’y cé lébrer. Suivant l’usage généralement adopté par les gens riches, ils étaient suivis d’un négrillon qui, à cheval comme eux, portait à son cou un grand gobelet d’argent suspendu à une chaîne de même métal ; leurs éperons étaient d’ar gent; des bandes d’argent serraient les retroussis de leurs bottes; des plaques d’argent garnissaient les brides de leurs chevaux; enfin un grand couteau à manche d’argent était enfoncé dans une de leurs bottes. Cette ostentation d’ar genterie est générale, et, la plupart du temps, les gens qui étalent tout ce luxe, quand ils font une visite à cheval ou vont en voyage, n’ont pas un seul meuble dans leur maison. sent le Rio Capivarhy dans des pirogues (Dire., I, 238). Ce sera peut- être dans la saison des pluies.