DU RIO DE S. FRANCISCO. 119 patriotes encore sauvages. Elle avait obtenu du capitaine général la permission de s’absenter pour trois mois et elle comptait bientôt partir. Je lui témoignai quelques doutes sur la réussite de ses projets : Ils me respectent trop, me répondit-elle, pour ne pas faire ce que je leur ordonnerai. D’après ce que me dit cette femme, elle entreprenait ce voyage dans la persuasion que ses compatriotes seraient plus heureux dans Valdea qu’au milieu de leurs forêts. Les notions de christianisme que les Coyapôs reçoivent chez les Portugais, toutes faibles qu’elles sont, les élèvent réel lement beaucoup au-dessus de leurs compatriotes encore sauvages dont l’existence est purement animale; ces der niers sont plus libres peut-être, mais les autres goûtent quelques-unes des douceurs de la civilisation , leur nourri ture est assurée et ils ne sont point exposés à toutes les in tempéries des saisons. Avec des hommes tels que ceux qui civilisèrent les Indiens de la côte, les Coyapôs de S. José eussent été parfaitement heureux.