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110 VOYAGE AUX SOURCES Comme pour les divers vocabulaires (1) que l’on trou vera dans mes deux relations précédentes, je me conforme ici à l’orthographe portugaise, qui généralement est beau coup plus d’accord que la nôtre avec la manière dont on prononce, qui admet une accentuation prosodique (2) et peut indiquer des voyelles nasales. Il est impossible de tirer des conclusions générales du court vocabulaire que je viens de donner ; cependant je puis croire que la langue des Coyapôs admet une certaine simi litude dans des mots qui représentent des choses ou des (1) J’ai publié successivement, dans mon Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro et de Minas Geraes, un petit vocabulaire de la lan gue des Coroados (I, 46), de celle des Malalis (I, 427), des Monochos (ïd.), des Macunis (II, 47), des Botocudos (II, 154), des Machaculis (II, 213). Mon Voyage dans le district des Diamants et sur le littoral du Brésil présente (II, 293), pour un certain nombre de mots, les diffé rences qui existent entre le dialecte actuel de S. Pedro dos Indios, celui de Villa Nova de Ahneida et la lingoa gérai, telle que les jésuites l’écri virent dans leur dictionnaire, ouvrage composé probablement dans le xvi' siècle. (2) L’u se prononce ou ; nh, gn ; l’accent tombe généralement sur la pénultième syllabe, à moins que le signe ' n’indique une ou plusieurs syllabes accentuées ; quand l’accent est indiqué sur la lettre o, elle se prononce comme dans notre mot or; l’e accentué a le son de notre ê ; im final est un i très-nasal ; ào un on également fort nasal. — Pour avoir voulu suivre l’orthographe allemande, M. PobI, dans son vocabu laire, a été forcé de commettre plusieurs erreurs ; ainsi, ne trouvant pas, dans sa langue, de lettre qui corresponde au j des Portugais et des Fran çais, il a écrit cashoné pour cojonè, et, ne pouvant peindre le son du nh portugais ou gn français, il a admis tapanio pour tapanho. Je ne puis m’empècher de croire, d’ailleurs, que, faute d’avoir eu une con naissance suffisante de la langue portugaise, il ne lui soit échappé quel ques méprises. Si, par exemple, itpé veut dire un homme blanc, il n’est guère vraisemblable qu’ïtpé -pri, évidemment un composé d’ilpé, si gnifie un enfant en général.