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DU RIO DE S. FRANCISCO. soit infiniment plus cher que ce qu’achète le Français ou d’une qualité bien inférieure, ce qui revient au même. Bien moins polis que les fazendeiros (1) des environs de Villa Rica et du Serro do Frio, ceux du canton de Rio Grande et, en général, de la comarca de S. Joào d’El Rei ressemblent assez par les manières à nos paysans aisés ou à nos fermiers de Beauce. S’appliquant plus exclusivement à l’agriculture que les fazendeiros propriétaires de mines, ils travaillent avec leurs nègres, passent leur vie dans leurs plantations et au milieu de leurs bestiaux, et leurs mœurs doivent nécessairement emprunter quelque chose de la rus ticité de leurs occupations. Au contraire, les hommes qui (t) Ce que j’ai écrit sur ces fazendeiros diffère, je dois l’avouer, du portrait qu’a fait d’eux un touriste qui parcourait leur pays en 1842 (Suz., Souv., 280); mais rien non plus ne ressemble à ce portrait dans l’ouvrage du véridique Gardner, qui est également allé tout récemment de Diamantina (Tijuco) à Rio de Janeiro, en passant par la cité du Serro (Villa do Principe ) et par Ouro Preto (Villa Rica). Ce naturaliste et le savant Martius ont joui, pour rendre leurs descriptions exactes, d’un double avantage ; ils ont parcouru le Brésil pendant de longues années et ils en savaient la langue. Le touriste dont je viens de parler a accompli un voyage gigantesque avec une rapidité véritablement merveilleuse : il était, le 2 décembre 1842, à Ouro Preto et en est parti le 7 ; puis il a quitté Diamantina le 10 janvier 1813, après y être aussi resté quelque temps, et, comme il le dit très-bien, ce ne sont pas les villes qu’habi tent les fazendeiros ; entre Ouro Preto et Diamantina, il a passé par les villes de Sabarà et de Villa do Principe ( Cidade do Serro), il a visité un assez grand nombre de villages, il a recueilli des détails intéressants sur trois exploitations de mines appartenant à des Anglais, et, par conséquent, il n’a pas eu, ce me semble, non plus un temps bien considérable pour étudier les fazendeiros dans le cours de cette excursion ; il a pu, sans doute, en voir quelques-uns pendant les douze jours qu’il a mis pour se rendre de Rio de Janeiro à Ouro Preto, mais on sait que ce n’est point par ceux-là qu’il faut juger les colons aisés des comarcas d’Ouro Preto et du Serro do Frio, ni même, en général, ceux des autres parties de la province de Minas Geraes.