G8 VOYAGE AUX SOURCES fossés, soit à l’aide de palissades faites avec de gros pieux, qui ont au moins la hauteur d’un homme. Dans un de ces pâturages, on met les vaches à lait; un autre est pour les veaux, un troisième pour les génisses, un autre enfin pour les taureaux. On tient les génisses et les taureaux dans des pâturages séparés, afin que les premières acquièrent assez de force pour produire des petits vigoureux, et qu’elles ne soient pas couvertes hors de saison. Quant aux vaches à lait, elles ont toujours dans leur pâturage un taureau, que l'on appelle tara grande et que l’on pourrait comparer au pasteur des juments du Sertâo (1); c’est, en quelque sorte, à lui qu’est confiée la garde du troupeau; il le défend avec fureur contre les taureaux qui s’échappent des pâturages étrangers, mais on prétend qu’il épargne davantage ceux qui ont été élevés avec lui dans la même fazenda. Jusqu’à ce que les veaux soient assez forts pour manger de l’herbe, on les garde, près de la fazenda, sous un han gar. Quant à ceux qui vont au pâturage , on les enferme chaque soir dans un curral, qui est un espace de terrain fort petit et entouré de palissades, lequel tient immédiate ment à l’habitation ou au retira , espèce de chalet dépen dant de l’habitation elle-même (2). Le lendemain matin , on va chercher les vaches dans leurs pâturages, lorsqu’elles en ont de fermés; celles que l’on a coutume de laisser libres se rapprochent elles-mêmes de la maison du maître. Quand elles arrivent, les veaux ont déjà été mis dans la cour de la fazenda. On y fait entrer successivement une quantité de vaches qui correspond au nombre de personnes que l’on a (1) Voyage dans les provinces de Rio de Janeiro, etc., Il, 327. (2) J’ai déjà donné, dans ma première relation, l’explication des mots curral et relira.