DU RIO DE S. FRANCISCO. 211 d’un autre côté, les agriculteurs pouvaient obtenir des ses- marias (1) de 5 lieues, telles qu’on les donne dans la pro vince de Goyaz ; tandis que, dès lors, on n’en accordait plus que de 1 lieue dans celle de Minas Geraes. Le gouver nement reconnut Araxâ comme appartenant à Goyaz ; on fit de ce village le chef-lieu d’une paroisse, et, vers 1811, on l’érigea enjulgado ou chef-lieu de justice, en y créant des juges ordinaires. Cependant les habitants honnêtes ne tardèrent pas à sen tir les inconvénients qu’il y avait à dépendre d’une pro vince dont les magistrats étaient à environ 140 lieues d’eux; ils réclamèrent la réunion de leur pays à la province des Mines, et elle fut effectuée par une ordonnance (al- varâ) du 4 avril 1816 (2). Araxâ fait actuellement partie de la comarca de Para- catù, et dépend entièrement de la province des Mines pour ce qui concerne le militaire et pour l’administration civile. Mais, comme la province de Goyaz est très-pauvre et que les dépenses des provinces, en général, sont uniquement prises sur leurs revenus, on a conservé à celle de Goyaz les impôts qui se lèvent dans les deux julgados contigus d’Araxâ et de Desemboque (1819). (1) La sesmaria est la quantité de terre que donne l’administration aux particuliers qui en demandent. (2) D’Eschwege raconte que, vers cette époque, il fut chargé d’une mission dans ce district, et que certaines personnes, afin de satisfaire de petites ambitions et des rivalités de bourgade, tâchèrent de le déci der, par des présents, à user de son influence pour faire ériger Araxâ en ville, sous le nom de Villa Viçosa ; mais d’Eschwege rejeta les pré sents et jugea, dit-il, que des militaires valaient mieux pour maintenir l’ordre dans le pays que les suppôts de la justice (Bras. Neue Welt, I, 51). — Araxâ a réellement été érigé en ville par un décret du 13 octo bre 1831. I. 16