Volltext Seite (XML)
arbres, qui ont poussé dans les fentes du rocher, cachent en partie les eaux de la cascade, qui s’écoulent dans un ravin profond, dont les côtés sont revêtus du gazon le plus vert. Continuant à monter, nous laissâmes, à droite et à gau che, tantôt des pâturages, et tantôt des bois au milieu des quels un Vochysia se faisait remarquer par une immense quantité de fleurs dorées, disposées en longues grappes. Àu bout d’une couple d’heures, nous arrivâmes au som met de la montagne. Lorsqu’on découvre, de Piumhy, la Serra da Canastra, elle semble avoir sa plus grande longueur du midi au nord, mais il n’en est réellement pas ainsi ; elle n’a, dans cette direction, qu’à peu près cinq legoas, tandis qu’elle en a beaucoup plus de dix d’orient en occident. Son côté orien tal, celui qui se présente quand on vient de Piumhy, est à peu près d’une hauteur égale, mais elle va en s’inclinant de l’est à l’ouest. A son sommet, elle offre, dans toute sa lon gueur, un vaste plateau inégal que les habitants du pays appellent Chapadào, mot qui est un augmentatif de chapada, et ne signifie pas autre chose que grand plateau (1). De là je découvris la plus vaste étendue de pays qui peut-être se fût offerte à mes regards depuis que j’existais : d’un côté la Serra de Piumhy bornait l’horizon ; ailleurs ma vue n’était limitée que par sa propre faiblesse, mais aucun village, aucune habitation, aucun point remarquable ne fixaient mes (1) On croirait, d’après l’excellente carte de MM. Spix et Martius, que la Serra da Canastra s’étend depuis la Serra Negra (de Sabarâ) jusqu’au diviseur des eaux de S. Francisco et du Parauahyba ; mais ce que j’ai dit de cette montagne prouve suffisamment qu’elle commence ce grand di viseur et que, tout entière, elle en fait partie.