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25 Pris dans son ensemble, le Cénomanien calcaire est très favorable à l’établissement du tunnel, car il constitue sous Lisbonne une voûte d une solidité à toute épreuve, dans laquelle on peut tra vailler sans aucune crainte d’éboulements. Quant au percement, ses différents bancs se comportent conformément à leur constitution pé- trographique. La grande dureté du Calcaire cristallin ne permettait qu'un avancement fort lent, le plus lent de tout le tunnel, surtout dans les bancs à rognons de silex que l'on a traversés dans les puits n.° 4 et 5 (épaisseurs 6 et 4 mètres) et dans la galerie entre les kilomètres 1,236 et 1,330. L'un de ces rognons atteignait la plus grande dimension que j'aie observée, 2 m , 10 de longueur sur 0 m ,75 de hau teur, tandis que les autres dépassaient rarement 0 ,n ,30 à O m ,4O. Dans le tunnel, on pouvait remarquer que les lits de silex, en apparence très réguliers, pré sentent en réalité une fausse stratification qui peut facilement induire en erreur lorsque l'on veut me surer l'inclinaison des couches. Cette observation peut du reste se faire encore plus facilement dans les carrières de Lisbonne L Une circonstance favorable au percement a été la présence au-milieu du Calcaire cristallin, de grandes poches chargées d'ocre rouge 1 2 , qui naturellement s’enlevaient facilement et rompaient l'homogénéité du calcaire. On les a rencontrées sur une longueur de près de 100 mètres. Au Sud du puits n.° 3, le Calcaire cristallin était à moitié fritté sans l’être autant que celui de Rio-Secco. Dans cet état, il ne peut pas être enlevé au pic et la dynamite a moins d'action sur lui que lorsqu’il est compact. Le Calcaire fragmenté se laisse percer avec plus de facilité que le Calcaire cristallin, mais la dynamite a moins d'action que sur ce dernier. En outre les déblais ne peuvent servir que comme balast, tandis que le calcaire cristallin donne de beaux moellons. Les Calcaires intermédiaires réunissent les avantages des deux précédents; la dynamite les détache en blocs d’une grandeur convenable et ils ne forment pas une masse compacte. Les Marno-calcaires carentonins ont offert par places des argiles assez résistantes. Comme il avait été prévu, le Cénomanien calcaire a été traversé deux fois, puisqu'il forme la partie supérieure de la voûte crétacique. Quant à l'épaisseur des différentes assises, elle est conforme à ce qui avait été prévu, ainsi que l'on peut s'en assurer par l'examen des épaisseurs rencontrées dans les puits (page 23). Formation basaltique (Il du rapport).—Les roches de cet étage ont été rencontrées sur une épaisseur de O m ,8O, dans le puits n.° 5, sous forme de tuf basaltique, mélangé à du calcaire blanchâ tre, sans consistance. Elles ont fait complètement défaut dans le puits N.° 4. On les a par contre rencontrées avec plus de développement dans le puits n.° 3, et dans la galerie, entre les kilomètres 1,160 et 0,943. Le toit de ce complexe a été coupé par la naissance de la voûte au km. 0,975, et sa base a été coupée au km. 1,039 par la plateforme et au km. 1,160 par la couronne. Dans cette portion du tunnel, la partie inférieure du complexe est formée par un basalte noi râtre, avec taches d'un brun rougeâtre, beaucoup moins dur que le basalte noir dont on se sert pour le pavage des rues de Lisbonne. La cohésion du basalte du tunnel est en outre diminuée par la pré sence de fentes remplies de carbonate de chaux. Il est relativement compact sur les cinquante centimètres inférieurs, puis devient de plus en 1 Choffat. Etudes stratigraphiques, etc., pl. II, fig. 9. 2 Cet ocre était en général très pur, parfois mélangé de morceaux de calcaire dont il est facile de le débarrasser par lavage. La matière passant avec les eaux de lavage fait prise en séchant, mais elle se laisse facilement broyer, donnant une poudre très fine, brun rouge et non pas rouge vif comme l’ocre que vendent les droguistes de Lisbonne, lequel pro vient d’Angleterre. Néanmoins on aurait pu l’utiliser avantageusement, et la quantité extraite a été considérable. Mai, 1889 4