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10 Ajoutons que la routine peut servir de guide lorsqu’il s’agit de faits se répétant souvent dans la même contrée, mais que la géologie seule peut guider dans les cas qui s’en éloignent. Il est vrai qu’elle a bien peu l'occasion d’intervenir lorsqu'il s’agit de minéraux en masses ir régulières, tandis que son intervention est nécessaire pour les gîtes en terrains stratifiés. Et il n’est pas seulement question ici de l’application des principes de géologie générale, mais bien de la stratigraphie paléontologique. On connaît de nombreux exemples, où un sondage devant atteindre certaine substance utili sable, le sel par exemple, a été commencé sur des couches inférieures à celles qui la contiennent. Dans d'autres circonstances, en déplaçant le sondage de quelques centaines de mètres, on au rait atteint la roche cherchée à une profondeur beaucoup moins considérable. Dans le Jura bernois, un forage pour la recherche de la houille, commencé dans le Triasique, faisait découvrir des fossiles à une profondeur de 330 mètres. Ces fossiles appartenaient au Juras sique supérieur! on se trouvait donc en présence d'une répétition de couches, soit par suite de faille, soit par suite de ploiement et renversement et il devenait inutile de pousser le sondage plus avant. Un fait analogue se produisit dans les environs de Besançon dans une recherche de sel. Prenons enfin des exemples empruntés au Portugal. Le lignite de Valverde, b, fig. 1, est intercalé entre des couches de calcaire blanc grisâtre, plon geant légèrement vers l'Est, et formant le sol de la vallée de Valverde. La colline qui limite cette vallée du côté de l'Est est aussi formée par un calcaire blanc, plongeant légèrement vers l'Est, pa raissant donc supérieur aux couches à lignite *. Mal en prendrait à celui qui chercherait le lignite sous cette colline, car la paléontologie nous montre qu'il se trouve entre le Jurassique moyen a, et le Jurassique supérieur c et que la colline orientale qui parait le recouvrir, appartient aussi au Jurassique moyen. Une faille f a occasionné son affleurement, mais l'analogie pétrographique des couches en contact, jointe à la présence d’éboulis rendent bien difficile sinon impossible de la reconnaître autrement qu’avec l'aide des fossiles. Fig. 1.—Profil schématique à travers la vallée de Valle-Verde Un des ingénieurs anglais envoyés pour examiner les concessions de charbon et de fer faites à M. Croft, dit en parlant du charbon de Porto-de-Moz, que vu son inclinaison, il doit passer sous le val de la Lena et s’y présenter en couches moins inclinées que sur les bords. Pour son exploitation il conseille d’ouvrir le puits principal dans la vallée 1 2 , mais ajoute qu'il serait bon de faire préalable ment des sondages. Un géologue n'aurait pas parlé de cette éventualité, car dans les environs de Porto-de-Moz, le sol de la vallée est formé par des strates beaucoup plus anciennes que celles qui contiennent le charbon. -—Nous arrivons à une autre branche pour laquelle l’application de la géologie est indispensa ble, ^hydrologie. Lorsqu'il ne s’agit que des sources de la nappe aquifère superficielle, la routine est dans bien des cas parfaitement suffisante, et tout le monde connaît, de nom du moins, les sourciers à la ba guette, qui ont joui d’un grand prestige, grâce à une expérience léguée de père en fils, et à un mé- 1 Voyez Carlos Ribeiro. Memoria sobre a mina de carvâo de Valverde e de Cabeço de Veado, fig. 2. 2 Relatorio dos engenheiros inspectons de minas sobre as concessûes de Croft no districto de Leiria, 1863, p. 20.