de ia Nature. 17 raison sont locales et versatiles , et les vérités de sentiment sont constantes efr universelles. La raison fait le moi Grec , le moi Anglois , le moi Turc ; et le sen timent , le moi homme et le moi divin. Il faut des commentaires pour entendre aujourd’hui les livres de l’antiquité , qui sont les ouvrages de la raison , tels que ceux de la plupart des historiens et des poètes satyriques et comiques , comme Martial , Plante , juvénal , et même ceux du siecle passé , comme Boileau et Molière; mais il n’en faudra jamais pour être touché des prières de Priant aux pieds d’Achille , du désespoir de Didon , des tragédies de Racine , et des tables naïves de La Fontaine. 11 tant souvent bien des combinaisons pour mettre à dé couvert quelque raison cachée de la na ture ; mais les setitimens simples et purs de repos, de paix, de douce mélan colie , qu elle nous inspire , viennent à nous sans effort. A la vérité , la raison nous donne quelques plaisirs ; mais si elle nous découvre quelque portion de mdre de 1 univers , elle nous montre en même tems notre propre destruction attachée aux loix de sa conservation ■ elle nous présente à la fois les maux passés et les maux à venir ; elle donne des armes à nos passions, dans le même tems qu’elle nous démontre leur insuf fisance. Plus elle s’étend au loin , plus