dï ia Nature. _ 9 bien supérieures à nos sciences , qui nous sont, au fond , étrangères. Si nous avons découvert quelques ptrosphores , la mou che lumineuse des tropiques a en elle- même un foyer de lumière , qui l’éclaire pendant la nuit. Tandis que nous nous amusons à faire des expériences avec l’électricité , la torpille l’emploie à sa défense ; et pendant que les académiciens de l’Europe proposent des prix considé rables pour ceux qui trouveront le moyen de déterminer la longitude en pleine mer , des paillenculs et des frégates par courent tous les jours des trois ou quatre cents lieues entre les tropiques , d’orient en occident , sans jamais manquer de re trouver , le soir , le rocher d’où ils sont partis le matin. C’est bien une autre insuffisance , lors que les philosophes veulent employer pour combattre l’intelligence de la na ture , cette même raison qui ne peut ser vit à la connottre. Voilà de beaux argu- mens sur les dangers des passions , la fnvolite de la vie , la perte de l’honneur ■de la fortune , des enfans. Vous me dé- logez bien , divin Marc-Aurele , et vous aussi, sceptique Montaigne ; maïs vous ne me logez pas. Vous m’appuyez sur le bâton de la philosophie , et vous me dites, marchez ferme ; courez le monde en mendiant votre pain ; vous voilà tout aussi heureux que nous dans des chà- A s