a® > Etudes sur le fait. Mais un Sauvage qui marchote contre le vent , ne savoit-il pas que l’air avoit du poids et du ressort ? N’employoit- il pas ses deux '.qualités , lorsqu’il voguoit à la voile dans sa pirogue ? A la bonne- heure , si nous appliquions les effets na turels , bien calculés et bien vérifiés , aux besoins de notre vie ; mais pour l’ordinai re , c’est à régler les opérations de la na ture , et non les nôtres. D autres trouvent encore plus com mode d exposer le système du monde sans en tirer aucune conséquence. Ils lui sup posent des loixquiont tant de justesse et de précision , qu’ils ne laissent plus rien à faire à la providence divine* Ils représentent Dieu comme un géometre ou un machi- niste qui s’amuse à faire des spheres pour le plaisir de les faire tourner. Ils n’ont au cun égard aux convenances et aux autres causes morales. Quoique l’exactitude de‘ leurs observations leur fassehonneur, leurs résultats ne satisfont point du tout. Leur ma niéré de raisonner sur la nature, ressemble à celle d un Sauvage qui, considérant dans une de nos villes le mouvement de l’aiguille d’une horloge publique, et voyant, h cer tains points qu elle marque sur le cadran v des cloches s’ébranler , des hommes sortir de leurs maisons, et une partie de la société se mettre en mouvement , -supposeroit qu’une horloge est le principe de toutes les occupations européennes. C’est le dé-