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■ <ccfffl6< 11 de prime abord : les lavages journaliers pourront s’y + effectuer sans qu’on ait à craindre que l’infiltration puisse comme dans les planchers ordinaires compro mettre à la longue la solidité des bâtimens. Les propriétaires d’usines et fabriques, telles que raffineries, brasseries, buanderies, de toutes celles enfin dans lesquelles des matières corrosives ou même simplement des liquides sont mis en ébullition, recon naîtront aussi l’importance de cette innovation. La buée des chaudières, dans certaines exploitations; dans d’autres, l’évaporation spontanée de l’eau, qui, dans l’état actuel des constructions, entretient d’une manière continue une humidité funeste aux bois avec lesquels elle est en contact immédiat, en quelque sorte, en raison de l’extrême porosité du plâtre, seront, par ce moyen, sans action sur les planchers et les voûtes entièrement composés de matériaux inaltérables. Dans les fabriques du genre des filatures, par exem ple , et généralement de toutes celles où sont mis en mouvement des métiers, où s’engrainent des rouages; dans les bâtimens dont les différens étages sont simul tanément ébranlés par l’action d’un moteur principal, la construction en Poteries des planchers donnera à ces bâtimens un degré d’homogénéité qui n’existe pas dans ceux qui n’ont que des planchers en charpente naturellement disposés à se désunir par suite des se cousses continuellement renouvelées. Mais de toutes les considérations que l’on peut in voquer en faveur de ce système, la plus concluante (> assurément, celle qui parle à tous les yeux, à tous les 'V' intérêts, qui s’applique à toutes les conditions de la société, spéculateurs, industriels, artistes, ouvriers, c’est la sécurité qui doit se répandre dans tous les es prits délivrés désormais, à l’aide de ce système, de toutes craintes du' terrible fléau qui dévore en quel ques instans les entreprises les plus florissantes, et détruit l’espoir du riche et du pauvre. Combien ne verra-t-on pas de transactions s’opérer, d’industries se former à l’abri de toute chance de dé sastres ? Combien d’entreprises avortées par la crainte d’un sinistre, ne verra-t-on pas se réveiller et donner la vie à des milliers de familles inoccupées ? On ne saurait donc trop rechercher les moyens de préparer un avenir qui se présente sous des couleurs si favo rables. Le mode de construction dont je viens d’énumérer, en aperçu, les diverses applications, m’a paru devoir atteindre ce but. Au gouvernement appartient d’encourager ce genre d’industrie, en donnant, par son adoption dans la construction des monumens publics, un exemple qui ne peut manquer d’être suivi. On objectera, sans doute, que ce système entraîne dans des dépenses proportionnellement plus considé rables que celles occasionées par les constructions en charpente : cela est vrai pour les planchers; mais pour les murs de refend, la construction en Poteries coûte moins cher, sans que la solidité des bâtimens en OQQppft y souffre le moins du monde. Mais il ne faut pas, sur tout lorsqu’il s’agit de travaux importans et durables, il ne faut pas, dis-je, pour les constructions de détail, non plus que pour celles d’ensemble, s’arrêter à l’in térêt du moment ; il faut penser à l’avenir et consi dérer que l’emploi des Poteries présente un résultat diamétralement opposé à celui de la charpente. En effet, les bois renfermés dans une atmosphère con centrée, privés de courans d’air qui puissent leur faire perdre et leur humidité naturelle et celle provenant d’infiltration, s’échauffent par la suite des temps et per dent conséquemment tout principe de résistance, tant dans leurs portées que dans les parties intermédiaires ou isolées. De là, ébranlement et destruction des mai sons et édifices. Les planchers en Poteries, au contraire, acquièrent avec le temps un degré de solidité qui va toujours croissant : ces corps forment insensiblement, avec la matière qui sert à les unir, un tout compact et homo gène qui peut être comparé à ces débris des monu mens antiques dont il est impossible de séparer la pierre du ciment, tant est grande l’adhérence qui unit ces deux corps de nature éminemment différente. En définitive, on peut résumer ainsi les principaux caractères de la construction en Poteries : solidité, légèreté, incombustibilité et imperméabilité. Je crois avoir exposé ces différens caractères de manière à en démontrer toute la vérité. Je développerai successivement, dans les chapitres qui vont suivre, les diverses applications qui en peu vent être faites, et j’appuierai les démonstrations de dessins représentant les portions d’édifices et cons tructions particulières dans lesquels ont été faites ces applications. D’abord, je vais présenter quelques données sur la fabrication des Poteries en général , la préparation première de l’argile, sa disposition sous forme de pots creux, et enfin les diverses phases de sa cuisson avant d’arriver à l’état de Poteries. Ce sera l’objet du chapitre deuxième. La planche première représente l’intérieur d’une fabrique de Poteries, carreaux, etc., actuellement en activité dans le faubourg Saint-Germain, et dirigée par MM. Duchemin frères. Cet établissement est en quel que sorte le seul à Paris et en France qui ait quelque importance, et dans lequel on soit spécialement occupé de la fabrication des Poteries employées dans les cons tructions. MM. Duchemin ont différentes fois reçu les o éloges les plus flatteurs sur le soin qu’ils ont apporté dans ce nouveau genre d’industrie, de la part de MM. Thénard, Gay-Lussac,Savard et Rouard, qui ont bien voulu examiner cette fabrique dans les plus petits détails.