— 35 — radicalement la destruction de Port-Saïd dans un temps pro chain, et l’autre prétendant que les sables du Nil n’ont aucune influence sur celte plage. On nous permettra à cet égard de dire que ces prophéties et ces affirmations sont empreintes de la plus grande partia lité. Les premiers sont effrayés de l’histoire du passé et ne tiennent aucun compte de la science moderne, qui peut remé dier à tout. ; les autres ferment les yeux cà l’évidence. L’exposé que nous allons faire mettra à nu le danger, sti mulera la vigilance de la Compagnie, si toutefois elle en a besoin, et calmera finalement les esprits inquiets. Les vents du nord et du nord-ouest régnent presque tou jours sur la côte Pélusiaque ; la mer prend les sables du Nil et les apporte jusque sur la grande jetée de Port-Saïd. Nous avons parcouru à pied la plage et les jetées, étudié les courants, remonté en bateau vers la branche de Damiette ; et il résulte de nos observations que chaque année la plage empiète sur la mer dans des proportions sensibles. La jetée ouest elle-même se trouve envahie, et des blocs en béton qui étaient naguère entièrement découverts sont ensevelis sous les sables. Le chenal de 200 mètres établi dans l’avant-port se comble rapidement par les courants sous-marins qui pénètrent par < les interstices des blocs qui forment la grande jetée. Vouloir dissimuler un fait de cette nature, c’est folie; il faut qu’on connaisse les charges et les aléas de l’œuvre. 11 est à remarquer que dans l’Océan les atterrissements aux embouchures des fleuves ne se produisent pas, et les villes y sont même bâties directement sur l’embouchure fluviale. Dans la Méditerranée c’est l’inverse : les atterrissements sont immenses, bien des villes prospères ont disparu sous les sables, et ont vu les rivages les abandonner pour faire