75 souffrances inexprimables excèdent la mesure des forces humaines; son coeur est brisé. Pour un instant ses yeux se ferment: heureuse si ja mais ils n’eussent pu se rouvrir! Elle se relève, et jette un long et dernier regard sur le monstre, qui venait de prononcer son arrêt de mort. „ Puisse Dieu, dans sa clémence, “ lui dit - elle en le quittant, „puisse-t-il au grand jour du dernier jugement te faire grâce, tout comme je te pardonne !“ Rose a quitté le château, elle veut fuir. Mais où fuir ? Où se dérober à ses remords, au désespoir, aux tourments d’un coeur ul céré? .... La nuit est devenue plus sombre, elle ne sait où aller, ni où elle est. Elle se fraie un chemin à travers les broussailles et les ronces: enfin elle parvient tout ensanglantée dans le jardin paternel; elle se traîne jusqu’au bosquet, qui dans la saison des roses était si beau, si attrayant, et où alors le rossignol, par son chant printanier, célébrait le réveil de la nature. Mais dans cette nuit affreuse tout dans la nature sem blait être désordre, épouvante, fureur; le croas sement sinistre des corbeaux présageait un af freux malheur. Ce qui remplit d’épouvante l’infortunée fille de Taubenhain, ce n’est pas le bouleversement de la nature, c’est la tourmente de son âme. Sa voix s’exhale avec violence dans les airs;