MAISON A MUNSTER QUINZIÈME SIÈCLE. On dirait presque en vérité que cette habitation ne serait qu’une dépendance, un prolongement, ou bien encore l’extrémité postérieure de l’hôtel de ville de Munster. 11 y a tant d’analogie entre l’un et l’autre de ces édifices; leur physiono mie se rapproche par tant de lignes, tant de traits de ressemblance, qu’évidem- ment les deux œuvres auront été inspirées au même esprit, et pour ainsi dire d’un même mouvement d’imagination. La maison dont nous donnons une façade ou élévation en même temps que ses plus intéressants détails dans une seule gravure, paraît dater de la fin du xv e siècle ou du commencement du xvr. Le pignon qu’elle présente, sur rue se fait remarquer, comme le précédent, par trois décroissances ménagées pour en cacher la pointe; il repose sur deux étages pres que égaux et sur un soubassement de bonne proportion. Ses clochetons assez élancés sont maintenus d’aplomb par de minces arcs de pierre, des rinceaux ou enroulements de même matière extrêmement atténués. Dans cet agencement qui n’était point sans difficultés réelles, c’était une heureuse mesure d’avoir pu assurer de cette manière la durée de ce qui, au moin dre dérangement d’équilibre par les secousses des vents et l’action dissolvante des pluies, serait bien plus vite tombé en ruines. Le but a été heureusement atteint. Divers membres d’architecture, pris spécialement de cette maison devaient avoir leur place dans cette seconde gravure. Des détails délicats y ont été gravés avec beaucoup de soin. Bases et fûts variés des clochetons, consoles, moulures large ment taillées, il n’est morceau de ce genre qui n’y ait trouvé pour sa valeur le rang qui lui convenait. Nous tâchons toujours de rendre nos études complètes sous le rapport pratique ; en agir autrement ne saurait nous convenir. Munster ne renferme pas de plus curieux modèle de maison. Les plus intéres santes sont toutes construites dans le même système, et les plus anciennes ne remontent pas au delà du xv e siècle. Les guerres civiles avaient ruiné plusieurs fois cette ville de fond en comble. Deux cents ans plus tard, l’on avait encore conservé l’usage des galeries à arcades, et des pignons sur rue, divisés en plu-